Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859)
N’écris pas. Je suis triste, et je voudrais m’éteindre.
Les beaux étés sans toi, c’est la nuit sans flambeau.
J’ai refermé mes bras qui ne peuvent t’atteindre,
Et frapper à mon cœur, c’est frapper au tombeau.
N’écris pas !
N’écris pas. N’apprenons qu’à mourir à nous-mêmes,
Ne demande qu’à Dieu... qu’à toi, si je t’aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m’aimes,
C’est entendre le ciel sans y monter jamais.
N’écris pas !
N’écris pas. Je te crains ; j’ai peur de ma mémoire ;
Elle a gardé ta voix qui m’appelle souvent.
Ne montre pas l’eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N’écris pas !
N’écris pas ces deux mots que je n’ose plus lire :
Il semble que ta voix les répand sur mon cœur ;
Que je les vois brûler à travers ton sourire ;
Il semble qu’un baiser les empreint sur mon cœur.
N’écris pas !
Ce poème de Marceline Desbordes-Valmore,
a été mis en chanson par Julien Clerc
QUI ÉTAIT MARCELINE ?
Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) est une voix profondément originale du romantisme français.
Née à Douai en 1786 dans une famille d’artisans qui sera ruinée par la Révolution, Marceline Desbordes est emmenée en 1801 en Guadeloupe par sa mère à la recherche d’une meilleure fortune.
En 1803, sa mère y meurt de la fièvre jaune, provoquant le retour de Marceline Desbordes en métropole.
On peut lire dans son œuvre – et en premier lieu dans le titre du recueil de nouvelles qu’elle publiera en 1821, Les Veillées des Antilles – l’écho de cet exil loin de la terre de l’enfance. Elle se lance à son retour dans une carrière de cantatrice et de comédienne qui lui apporte une culture littéraire et une technicité en matière de rythme et de versification que son éducation modeste ne lui avait pas permis d’acquérir.
Après la mort précoce de deux enfants naturels, elle épouse l’acteur Prosper Valmore en 1817.
L’année suivante est encore marquée par la perte en bas âge de sa fille Junie.
En 1819, elle publie un premier recueil poétique, Élégies, Marie et Romances, puis l’année suivante les Poésies de Mme Desbordes-Valmore.
Ces recueils, dont le caractère novateur sera progressivement oublié au profit des Méditations poétiques de Lamartine, également publiées en 1820, font de Marceline Desbordes-Valmore une pionnière de la poésie romantique.
Elle subit de nouveau la perte de ses deux filles, emportées successivement par la maladie en 1846 et en 1853.
En 1860, un dernier recueil poétique sera publié à titre posthume, Poésies inédites.
Le sens de la musicalité qui les caractérise vaudra aux poèmes de Marceline Desbordes-Valmore de très nombreuses mises en musique.
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4 commentaires:
Coucou tendre Kristeen. C’est très beau le poème de Marceline. Tu me donnes l’envie de lire ses œuvres.
Merci encore pour cet autre magnifique partage.
Je te souhaite un doux réveil et une journée toute ensoleillée pour tes belles balades. ☀️
Bisous 😘🌷
coucou ma jolie, oui, j'adore cette poétesse romantique, trop mal connue ...à notre époque! et c'est bien dommage ... tout se perd hélas !
Je viens de mettre des photos que tu vas aimer ...je crois !
Belle soirée pour toi Je t'embrasse
J'aime bien les poèmes de cette dame. Bon après-midi
C'est une de mes poétesses préférées .... beaucoup d'émotion dans ses mots !
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