16.6.23

MARIE DE HEREDIA

 


Aux Eaux Douces d’Asie, en un vert paysage 
                  D’arbres et d’eau, 
    J’ai deviné souvent plus d’un tendre visage 
                  Sous le réseau 
      .
    Des voiles transparents qui recouvrent la joue 
                  Et les cheveux, 
    Mais laissent voir le rêve éternel qui se joue 
                  Au fond des yeux. 
      .
    Dans vos caïques peints, mystérieuses ombres, 
                  J’aimais vous voir, 
    Sous les arbres plus frais, et sur les flots plus sombres, 
                  Glisser le soir, 
  .    
    À l’heure où quelquefois le jour mourant prolonge 
                  Son bel adieu, 
    Peut-être au fil de l’eau, peut-être au fil d’un songe 
                  Funèbre ou bleu. 
      .
    Ô chers jours disparus ! du fond de ma mémoire 
                  À votre tour 
    Venez ! dans notre barque irréellement noire, 
                  Ô charmants jours ! 

.

    Vous, dont j’ai vu jadis la grâce tout entière, 
                  Moments divins 
    Qui ne me montrez plus qu’une forme étrangère, 
                  Des gestes vains ; 
    .  
    Aux eaux douces du songe où longuement s’attarde 
                  Notre langueur, 
    Fantômes incertains, lorsque je vous regarde 
                  Avec douleur, 
    .  
    Écartez les linceuls qui me cachent votre âme 
                  Sous tant de plis ; 
    Car le temps, vieux tisseur a mêlé dans leur trame 
                  Beaucoup d’oublis, 
      .
    Souvenirs ! souvenirs ! arrachez tous ces voiles 
                  Longs et nombreux, 
    Ou ne me montrez plus, décevantes étoiles, 
                  Vos tristes yeux ! 
   .   
   Mais, sur l’onde où déjà le charme de cette heure 
                  Est effacé, 
    La rame qu’on relève, et qui s’égoutte, pleure 
                  L’instant passé. 
.

Gérard d’Houville (1875-1963)

Asie, eaux d'Asie, poème sur l'Asie, auteurs français, poètes du XIX, Gérard d'Houvelle, Marie de Hérédia

Marie de Heredia, dite Gérard d’Houville, née le 20 décembre 1875 à Paris où elle est morte le 6 février 1963, est une romancière et poétesse française, fille de José-Maria de Heredia.

Toute enfant elle fréquentait déjà poètes et artistes. Leconte de LisleAnna de NoaillesPaul ValéryPierre Louÿs ont été accueillis chez elle ou chez son père. Elle écrivit ses premiers vers à la Bibliothèque de l’Arsenal, dont son père était le directeur. Sa vie sentimentale et familiale fut assez agitée : épouse de Henri de Régnier, elle fut la maîtresse de Pierre Louÿs dont elle eut un fils. Elle eut par ailleurs d’autres amants, dont le poète Gabriele D’Annunzio.

Son pseudonyme vient de « Girard d’Ouville », nom de jeune fille de sa grand-mère paternelle. Sous ce nom de plume elle reçut en 1918 le 1er prix de littérature de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre.

À partir de 1894, elle publia des poèmes dans La Revue des Deux Mondes. Son premier roman, L’Inconstante, parut en 1903.

Plusieurs peintres ont fait d’elle son portrait, parmi lesquels Jacques-Émile Blanche], Jean-Louis Forain.

Principales publications[modifier]

  • L’Inconstante, roman, 1903

  • Esclave, 1905

  • Le Temps d’aimer, 1908

  • Le Séducteur, 1914

  • Jeune Fille, 1916

  • Tant pis pour toi, 1921

  • Le Roman des quatre, 1923, écrit en collaboration avec Paul BourgetHenri Duvernois et Pierre Benoit.

  • Le Chou, 1924

  • Vingt poèmes, 1925

  • L’Enfant, 1925

  • La Vie amoureuse de l’Impératrice Joséphine, 1925

  • Clowns, 1925

  • Paris et les voyages, 1925

  • Chez le magicien, 1926

  • Proprette et Cochonnet, 1926

  • Opinions candides, 1926

  • Je crois que je vous aime… Sept proverbes, 1927

  • Esclave amoureuse, 1927

  • La Vie amoureuse de la Belle Hélène, 1928

  • Le Diadème de Flore, 1928

  • Le Charmant Rendez-Vous, 1929

  • Les Rêves de Rikiki, 1930

  • Les Poésies, 1931

  • L’Impératrice Joséphine, 1933

  • Peau d’âme, 1935

  • Le Temps d’aimer, 1935

  • Enfantines et Amoureuses, 1946

🌹


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8 commentaires:

écureuil bleu a dit…

Bonjour Kristeen. C'est un joli poème que je ne connaissais pas. Bonne journée

K.v.R a dit…

Coucou Brigitte, merci de ton retour, elle fait partie de mes auteurs favoris, délicate, sensible et romantique ... tout pour me plaire ! Beau début de week end à toi Bisous

Huguette a dit…

Oh que c’est beau. Je ne connaissais pas cette poétesse. J’aime beaucoup. Tu ne cesses de nous gâter. Douce semaine à toi Kristeen, pleine d’inspiration et magie. Je t’embrasse fort. 😘💐🌷❤️

K.v.R a dit…

Coucou Huguette, merci de ton retour, et ravie de te faire connaitre quelques unes de nos perles poétiques ! Belle journée

Shelby a dit…

Bonjour Kristeen
Très agréable à lire. Je connais cette auteure, à l'école nous en parlions, ça remonte à quelques années.
Bon après midi.
Amitié

K.v.R a dit…

Bonjour et merci pour ton retour, des souvenirs anciens sont toujours agréables à redécouvrir au travers des auteurs étudiés
Belle journée

Elea Laureen a dit…

Bravo Kristeen pour ce très joli partage ! C'est superbe ... Et dire que les femmes ont bien souvent écrit dans l'ombre ou sous un nom d'emprunt masculin pendant des siècles ! Quel gâchis ... Belle soirée, bisous, Laureen

K.v.R a dit…

He oui Laureen, nous n'avons pas toujours le beau rôle ! Mais les femmes sont si douées ... on s'en rend compte de plus en plus ! Merci pour ton retour, je te souhaite une belle journée, bisous, Kristeen